Un chiffre, brut, sans fard : le port du legging a explosé de 40% en cinq ans dans les centres urbains. Pourtant, dans les cabinets de dermatologie, le constat est moins reluisant. Le port prolongé de vêtements moulants favorise un environnement propice à la prolifération bactérienne et fongique. Des dermatologues signalent une augmentation des cas d’irritations cutanées et d’infections, notamment chez les personnes actives physiquement.
La composition synthétique de certains textiles limite la respiration de la peau et peut aggraver certains troubles dermatologiques ou circulatoires. Les recommandations médicales récentes mettent en lumière l’importance du choix des matières et de la fréquence d’utilisation pour limiter ces risques.
Pourquoi les leggings séduisent autant : entre confort et effet de mode
Si le legging a conquis la ville, ce n’est pas un hasard. Confort inégalé, sensation de liberté, rapidité à enfiler : autant d’arguments qui séduisent à tous les âges. Sur TikTok et Instagram, la vague est irrésistible. Les vidéos cumulant des millions de vues font du legging un indispensable, propulsé au rang de star du vestiaire. L’effet “thigh gap”, cet écart entre les cuisses tant recherché dans certains contenus, ajoute à l’engouement, surtout chez les jeunes filles soucieuses de leur image corporelle.
Dans les rues, le legging se décline sous toutes les coutures : classique noir, couleurs vives, motifs audacieux. Les créateurs s’en emparent et l’intègrent à leurs défilés. On le voit aussi bien dans les dressings des adolescentes que sur les icônes du street style. Porté avec des baskets, un blazer XL ou une chemise ample, il s’impose partout, du métro aux salles de sport.
Impossible de négliger l’effet des réseaux sociaux dans cette déferlante. Sur TikTok, le hashtag #legginglegs alimente une pluie de vidéos vantant les mérites de ce vêtement, tandis que les défis visuels se multiplient. C’est toute une génération qui s’approprie ce code vestimentaire, parfois sans recul sur les implications pour la santé. L’attrait pour la nouvelle tendance prend vite le pas sur la réflexion, jusqu’à faire oublier les avertissements des professionnels.
Quels impacts sur la santé sont trop souvent ignorés ?
Derrière la promesse de confort, le legging cache des effets peu reluisants. En épousant la silhouette, il prive la peau de respiration. Transpiration, frottements répétés : la recette idéale pour voir se multiplier bactéries et champignons. Au fil du temps, ces facteurs favorisent la survenue d’infections cutanées parfois tenaces.
La question des tissus synthétiques mérite toute notre attention. Leur capacité limitée à absorber l’humidité transforme les leggings en terrain fertile pour les micro-organismes. De nombreux dermatologues observent une hausse des cas de mycoses, d’irritations, voire de réactions allergiques, surtout chez les adolescentes qui n’enlèvent plus leur legging après le sport.
La qualité des textiles compte également. Certains leggings, notamment les modèles bon marché, contiennent des substances chimiques toxiques, colorants, plastifiants, susceptibles de perturber la barrière cutanée ou d’aggraver des problèmes dermatologiques. Autre danger moins visible : la circulation sanguine, qui peut être entravée par des leggings trop serrés. Sensation de jambes lourdes, œdèmes légers, inconfort… autant de signaux à ne pas négliger.
Voici les principaux effets secondaires à connaître :
- Problèmes dermatologiques : irritations, infections bactériennes, mycoses.
- Matières synthétiques : favorisent la macération et la prolifération bactérienne.
- Coupables invisibles : substances chimiques toxiques, perturbation de la microcirculation.
Le legging dépasse le simple phénomène mode. Il met en jeu des aspects sanitaires, souvent mis de côté face à l’effet d’entraînement collectif.
Des risques concrets : ce que révèlent les études médicales
Les publications scientifiques viennent appuyer les constats du terrain. Plusieurs études récentes établissent un lien direct entre le port récurrent de leggings, ou de tout vêtement très ajusté, et la hausse des dermatoses et infections superficielles. Quand la peau ne respire plus, la macération s’installe : un environnement rêvé pour bactéries et champignons.
En 2022, la Société Française de Dermatologie a mis en avant une augmentation significative des folliculites et mycoses localisées chez les adeptes des leggings. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 30 % des femmes qui pratiquent un sport en portant des pantalons serrés déclarent avoir souffert d’une infection cutanée au cours de l’année écoulée. Autre point d’alerte : la présence de substances chimiques toxiques dans certains textiles. Les colorants et plastifiants, fréquents dans les leggings à bas prix, peuvent pénétrer l’épiderme et déséquilibrer la flore cutanée.
Les études médicales mettent en lumière plusieurs risques récurrents :
- Augmentation des infections bactériennes dans les zones de frottement
- Aggravation des troubles circulatoires chez les personnes sensibles
- Risques plus élevés pour les jeunes filles, exposées dès l’adolescence
Un autre facteur souvent négligé : la fréquence de lavage. Reporter un legging après le sport ou sans le laver multiplie les risques d’irritations, surtout pour les peaux réactives. Les spécialistes plaident pour davantage de vigilance face à l’accumulation de sueur et de bactéries.
Adopter une approche éclairée face à la tendance des leggings
L’engouement pour le legging, qu’il s’agisse de mode ou de pratique sportive, pousse à reconsidérer les réflexes d’achat et d’entretien. Le confort ne doit pas faire oublier les effets secondaires sur la peau et la santé. Quelques habitudes simples permettent d’en limiter les conséquences. Opter pour des modèles en matières respirantes, comme le coton biologique, offre une alternative plus douce pour l’épiderme. Les marques de mode durable françaises rivalisent désormais d’ingéniosité pour proposer des leggings stylés et respectueux de la peau.
L’hygiène doit suivre : un lavage régulier après chaque utilisation, surtout après l’effort, reste indispensable. Les tissus synthétiques et la sueur forment un duo redouté par les dermatologues. Mieux vaut éviter de porter le même legging deux jours de suite, même s’il paraît propre à l’œil nu. Les jeunes femmes, particulièrement exposées via les tendances relayées en ligne, gagneraient à redoubler de précautions.
Pour résumer les bons réflexes à adopter, voici quelques conseils à garder en tête :
- Choisir un legging à la taille confortable, ni trop serré ni trop bas.
- Être attentif à la réaction de la peau : rougeurs ou démangeaisons demandent d’arrêter le port.
- Privilégier des vêtements plus amples pour les longues journées.
Allier beauté, mode et santé n’a rien d’incompatible. Le choix du legging peut devenir un acte réfléchi, loin du simple mimétisme dicté par les réseaux sociaux. L’industrie textile évolue, et chacun peut désormais trouver un équilibre entre style, confort, et respect de la peau. À l’heure où la tendance s’impose partout, la vraie audace consiste peut-être à écouter son corps, au-delà de la pression sociale.


