Ongles en gel : les dégâts possibles sur les ongles naturels

Les données sont sans appel : 43 % des clientes ayant testé les ongles en gel déclarent avoir observé au moins une altération visible de leurs ongles naturels dans l’année. Derrière l’aspect impeccable des mains manucurées, la réalité biologique, elle, ne ment pas.

Les ongles artificiels, qu’ils soient en gel ou en acrylique, recouvrent la plaque naturelle sous une couche synthétique épaisse. Depuis une décennie, plusieurs études mettent en lumière des dommages récurrents : perte de solidité de la kératine, modification de la surface de l’ongle, proliférations fongiques ou bactériennes. Les dégâts ne s’arrêtent pas là. Quand le retrait est mal réalisé, on risque des lésions permanentes. Dans certains salons peu scrupuleux, les protocoles professionnels sont bâclés, aggravant la situation. Les réactions allergiques aux composants chimiques restent souvent minimisées, alors même que les signalements affluent chez les dermatologues.

Ongles en gel et acrylique : comprendre les techniques et leurs spécificités

Pour façonner des ongles dignes des magazines, la prothésiste ongulaire maîtrise deux univers : ongles en gel et ongles acrylique. Le gel UV séduit pour sa souplesse, son éclat qui dure et une application sans odeur entêtante. On le façonne sur l’ongle naturel, puis il durcit sous une lampe UV. Au final, on obtient un bombé net, une brillance qui ne faiblit pas. Face à lui, la résine acrylique, mélange d’une poudre et d’un liquide, sèche à l’air, se travaille vite, encaisse les chocs, mais affiche une odeur marquée qui ne laisse personne indifférent.

Les spécificités de chaque technique ne s’arrêtent pas à la texture ou à la pose. Pour un rendu coloré et longue tenue, vernis permanent et vernis gel viennent parfaire l’extension. Le nail art y trouve un terrain d’expression sans limite : incrustations, paillettes, motifs graphiques, tout est permis.

Voici ce qui différencie concrètement ces méthodes :

  • Gel ongles : souplesse, brillance, durcissement sous UV.
  • Résine acrylique : résistance, séchage à l’air, odeur prononcée.
  • Vernis permanent : couleur fixée, tenue prolongée.

On choisit entre les techniques selon le rendu souhaité, la robustesse recherchée ou le mode de retrait préféré. Amatrices de manucure soignée, certaines misent sur le gel pour sa finition naturelle ; d’autres, qui sollicitent beaucoup leurs mains, préfèrent la résine, plus solide. Certains salons proposent même des techniques hybrides, alliant gel et résine acrylique, pour bénéficier des avantages des deux mondes. À chacune de jauger la compatibilité de ces ongles artificiels avec la santé de ses propres ongles.

Quels impacts possibles sur la santé de l’ongle naturel ?

Derrière l’élégance des ongles en gel, le revers de la médaille peut se révéler bien moins flatteur. L’application, si elle flatte l’œil, met la plaque de l’ongle naturel à rude épreuve. Dès la préparation, le limage fragilise la surface pour favoriser l’adhérence du gel. Cette étape, répétée, érode la kératine, amincit l’ongle, augmente le risque de dédoublement ou de casse.

Le retrait, qu’il se fasse à la ponceuse ou à l’acétone, amplifie ces dommages. Entre solvants agressifs et gestes mécaniques, l’ongle naturel se retrouve affaibli, la cuticule irritée. L’ongle peut alors devenir fragile, perdre son éclat, être douloureux à la pression.

Les signes d’un ongle mis à mal sont nombreux :

  • Surface rugueuse, striée, mate.
  • Ongles mous ou cassants dès la dépose.
  • Repousse ralentie si la plaque a trop souffert.

À cela s’ajoute la cadence des remplissages, deux à trois semaines entre chaque séance. Cette succession de poses et de retraits finit par affaiblir durablement l’ongle, et si l’humidité s’infiltre, mycoses ou décollements ne sont plus rares. Pour limiter la casse, le soin des ongles après chaque dépose devient incontournable. Les ongles artificiels n’ont de sens que si la base naturelle reste saine.

Décryptage des idées reçues et des vrais risques à connaître

Les projecteurs sont souvent braqués sur la lampe UV et les produits utilisés pour le gel vernis. La lampe UV, accusée d’augmenter le risque de cancer de la peau, soulève des débats. L’Anses rappelle que l’exposition, dans le cadre d’une pose de vernis permanent ou de gel résine vernis, reste brève. Mais prudence pour celles à la carnation très claire ou adeptes des séances répétées : la lumière UV accélère le vieillissement cutané.

Autre idée reçue : les allergies seraient rares. En réalité, les gels et résines d’aujourd’hui comportent moins d’agents sensibilisants, mais le risque n’a pas disparu. Rougeurs, démangeaisons, décollement de l’ongle : ces signaux ne doivent pas être minimisés. La formation des prothésistes ongulaires compte ici énormément, car une application mal maîtrisée, ou un produit en contact prolongé avec la peau, augmente la probabilité de réaction.

Un autre danger reste sous surveillance : l’infection. Matériel mal désinfecté ou gel mal posé, et les bactéries ou champignons s’installent. Hygiène stricte et qualité des produits restent les seuls remparts fiables. Rien n’est automatique, mais le risque existe. Tournez-vous vers un salon de manucure attentif à la santé de vos mains et à la traçabilité des vernis permanents.

Jeune homme montrant ses ongles abimes dans la salle de bain

Conseils pratiques pour préserver la beauté de vos ongles après une pose

Bonne nouvelle : la pose de gel sur ongles naturels ne condamne pas vos mains, à condition d’adopter de bons gestes au quotidien. L’entretien fait toute la différence. Chaque soir, hydratez soigneusement vos ongles et cuticules avec une huile adaptée ou une crème riche. Ce rituel aide à reconstruire la barrière kératinique fragilisée par le gel UV ou la résine acrylique. Les ongles abîmés réclament patience et constance.

Les bons réflexes à adopter

Pour limiter les risques, voici quelques précautions à intégrer dans votre routine :

  • Un remplissage régulier toutes les trois semaines permet d’éviter le soulèvement du gel et la pénétration d’humidité, terrain idéal pour les infections.
  • Assurez-vous que votre prothésiste ongulaire utilise des outils stérilisés et des produits respectueux de la sensibilité de vos ongles.
  • Modérez l’usage de l’acétone pure lors du retrait : ce solvant dessèche la plaque de l’ongle naturel et peut aggraver la tendance aux ongles cassants ou striés.

Un autre réflexe utile : laissez vos ongles respirer entre deux poses de vernis permanent ou de gel ongles. Offrez-leur une pause régénératrice, favorisez un vernis ongles classique ou un soin fortifiant pour renforcer la fibre naturelle.

Restez attentif à l’état de vos ongles naturels : si une tache, une coloration étrange ou un décollement apparaît, n’attendez pas pour consulter un spécialiste. La vigilance, c’est la meilleure alliée de mains soignées et d’ongles éclatants. La beauté se cultive, la santé se protège, jusque du bout des doigts.